Description
Dans Cette nuit je dors, évolue un corps qui s’amalgame aux environnements qu’il traverse, tantôt végétaux, urbains ou industriels. Dans ce texte, la langue assujettit le corps et ses environnements à une sorte de je universel ; corps et environnements, sujets et objets décrits, y paraissent indiscernables les uns des autres, et sont soumis aux mêmes variations physiques, chimiques et émotionnelles. Ce je, curseur du langage à la première personne du singulier, ne cesse d’arpenter et de sonder, les corps et les territoires, la matière et les idées, les souvenirs et les fantasmes, comme s’il s’agissait d’un seul matériau composite et stratifié, dont il venait prélever des échantillons pour les déposer dans le texte. Un je comme un stylet, placé au bout d’un capteur éprouvant directement la matière, la densité et le volume des choses, des idées.